Le site de la Porte de Vincennes confronte les discontinuités et ruptures d’échelle d’un environnement bâti hétérogène et la logique « traditionnelle » d’un îlot bordé par le cours de Vincennes et la rue de la Voûte.

Le terrain fait face au croisement de deux grandes artères urbaines : la circulation automobile est responsable d’un taux de nuisances élevé.

Cette situation est aujourd’hui commune à de nombreux sites, situés en bordure de ville, carrefour ou point de passage de l’ensemble de nos moyens de transports individuels ou collectifs. On peut parler d’une confrontation extrême entre la nécessité de l’Habiter et la Congestion urbaine que connaissent les univers métropolitains.

La stratégie de ce projet a consisté à redéfinir le statut de la façade qui, si elle conserve une expression d’urbanité, doit nécessairement opérer comme un outil protecteur : un Filtre qui préserve la domesticité des logements et garantisse la quiétude du cadre de vie de chacun.

La façade n’est plus une simple paroi, expression de la limite entre l’espace public et l’espace privé ; nous avons proposé dans le contexte de ce projet une mince galerie qui s’intercale entre deux enveloppes ou peaux successives. Le dispositif d’une grande performance acoustique protège le confort des logements. La façade prend le statut nouveau d’un espace intermédiaire qui définit une Distance entre un espace voué aux usages de la vie privé et un espace public support des déplacements nécessaires à la vie collective et sociale.

Le Maître d’ouvrage nous a confirmés dans ce dessein. Il voyait dans le dessin des façades du projet une inspiration venant de la maison japonaise qui feuillète dans l’espace l’accès à l’univers intérieur de chacun.

Les appartements sont desservis par deux cages d'escalier distinctes qui communiquent au travers un jardin matérialisé par un platelage de bois et des plantations d’hydrangeas.

Les séjours systématiquement traversant bénéficient du « spectacle » de la Ville et d’une situation protégée sur cour.