110 à 122  rue des Poissonniers  75018 Paris

Construction de 98 logements, d’une crèche et d’une surface commerciale.

Plan Climat, BBC Effinergie et H&E

10 475 m2

18,6 M€ HT

2010 - projet classé 2nd

Olivier Boiron et Philippe Freiman,

Frédéric El Bekkay assistant

LGX Ingénierie

Les volumes bâtis seront découpés par des failles qui offriront à la lumière des ouvertures, un passage au flux lumineux. Tout le long de la journée, des raies de lumières découperont les volumes bâtis et feront vibrés les interstices d’effet lumineux toujours changeant entre le soleil du matin et le crépuscule qui dévoilera toute une palette chaude, rosée et violacée propre à la tombée du jour. Un jeu d’ombre et de lumière se déploiera à partir de cette façade, pourtant orienté au nord, et enrichira autant sa perception que celle de ses abords. Les rayons formeront de grandes langues de lumières qui viendront jouer sur les frondaisons des platanes du square.

Unité et discontinuité doivent trouver un équilibre propre à assurer une transition, un dialogue avec l’environnement du projet. Le principe d’implantation suggérée par la fiche de lot constitue un point de départ à partir duquel le découpage héliotropique de la forme du projet propose la lecture d’une intention plus complexe. Nul découpage artificiel dans les articulations volumétriques voulues autour des entre-deux constitués par les failles, trois corps de bâtiment solidement ancrés autour d’une cour richement arborée évoquent une idée collective et généreuse du vivre ensemble. La grande clarté du parti participe à la fois des principes d’implantation des formes bâties à l’alignement et d’une ouverture de la forme vers une logique de fragments. Les respirations qui émanent des failles amènent une aisance à l’espace intérieur du projet non plus délimité par les façades intérieures mais suggérant plutôt les vues prises librement sur le lointain.

L’expression des façades du projet est dominée par l’approche de leur matérialité.

Leur résolution est esquissée par la tension qu’entretient le projet : d’une part avec l’espace public, une urbanité construite autour des conditions d’application des règles d’urbanisme (le PLU de Paris) et d’autre part une intériorité à la fois plus libre et plus domestique, dominée par la prise en compte poétique des « éléments du naturels » et les conditions de leur intégration au projet. Ici le travail prodigué par la « conduite de la lumière » « au travers » du projet et le foisonnement végétal de l’espace intérieur. Cette logique est vérifiée par les larges prolongements extérieurs des logements (balcons et terrasses)  orientés sur cette intériorité.

L’enveloppe de briques exprime le traitement « extérieur », urbain et protecteur des façades du projet. Cette enveloppe est tramée par le percement régulier des baies des logements qui alterne simples portes-fenêtres et ensembles vitrés de grande dimension. La brique est choisie dans une tonalité claire, presque blanche qui évoque la proximité du magnifique « bâtiment des amiraux » d’Henri Sauvage.

A l’intérieur, le « creux » du projet, c’est un parement métallique, des panneaux d’aluminium anodisé qui « dialoguent » avec la lumière. Les panneaux d’aluminium exprimeront le miroitement des plantations des terrasses et des jardins. Ils prendront couleur des teintes de la lumière du jour. Les prolongements extérieurs dessinent de longues passerelles où il fait bon prendre son temps sur des « transats » disposés, un havre pour le citadin…