Immeuble-villas à Paris 14

20carreL

IMMOBILIERE 3F


adresse

14 rue Lacaze 75014 Paris

Programme

construction de 14 logements sociaux

Labels

Plan Climat Ville de Paris, H&E - BBC

SHON

921m2

Coût

1,49 M€ HT

Concours

2011

Architectes

Olivier Boiron, Amelia Martinez et Violeta Loaiza architectes assistantes

BET Tous Corps d’Etat

COTEC

Un immeuble-villas dans le quatorzième arrondissement parisien


Le terme d’immeubles-villas renvoie à un genre qui semble s’accommoder d’une grande variété. Il repose à notre sens sur l’emploi d’un système distributif qui fait que l’accès de chacun à  son logement se trouve individualisé. L’immeuble-villas propose un habitat « intermédiaire » « urbain et dense » ; presque la résolution d’une contradiction entre l’idée d’un habitat individuel superposé et la densité urbaine métropolitaine.

Inévitablement c’est la poétique de l’arrondissement, la proximité des prestigieuses villas du 14e (rue Georges Braque, square de Montsouris, Villa Seurat,…) aux pittoresques maisons bordées de jardins et jadis demeure des artistes des « avant-gardes »qui travaillent la matière de notre projet. Comment ne pas penser, distants seulement de quelques dizaines de mètres de la rue Lacaze, à l’alignement de simples volumes blancs édifiés par l ’Architecte André Lurçat entre 1924 et 1926 pour une « cité d’artistes ».

Attentif aux gabarits des constructions qu’il convenait d’implanter, nous souhaitons proposer un petit microcosme urbain qui témoigne de la vitalité d’une architecture contemporaine attentive au traitement paysager de la rue. Le souci des enjeux environnementaux nous incite à « ouvrir » une large part au travail de végétalisation du terrain : laisser grande place au jardin ; proposer des respirations, des cheminements entre les bâtiments qui permettent la perception du cœur d’ilot. 


Ici, le locataire ne rentre pas dans un hall ; il rentre dans un petit jardin parisien : passé la haie de rosiers grimpants qui tapisse « la grille d’entrée », il perçoit les longs branchages effilés d’un érable du japon qui balancent paresseusement sous la brise, il devine les deux jardinets délimités à façon de patio par les murs mitoyens, là  un Catalpa, de l’autre côté un Ginkgo Biloba, peut-être aussi un simple couvre-sol d’azalée du japon « Pink Pancake »… 

Les locaux communs glissés sous un des bâtiments sont intégrés aux espaces extérieurs par un jeu de partition en serrurerie. Prendre son courrier, disposer de son vélo, tout cela se fait dans ce petit cheminement mosaïque.
Les escaliers et les dégagements s’inscrivent dans la « venelle » tracée entre les deux bâtiments sur rue. Plutôt intégrés au jardin qu’aux constructions, ils offrent une petite promenade jusqu’à son logement pour profiter encore de vues sur le cœur d’îlot.

Les volumes des constructions seront traités de la façon la plus simple et  ne trahiront pas la simple domesticité des lieux. Les percements répondent à l’usage des pièces ; les séjours sont généreusement vitrés et les chambres disposent de belles fenêtres. C’est un enduit blanc à la chaux qui couvrira les maçonneries de briques « monomur »  à l’excellent pouvoir isolant.

Le règlement n’autorisant sur la rue Lacaze qu’une saillie limitée à 35cm, celle-ci est pleinement utilisée devant les séjours à la façon d’un appui élargi qui donne une épaisseur au « rapport » des séjours avec la rue. Des toiles « screen » blanches permettront une occultation contrôlée.
La couverture des constructions sera « parisienne » en zinc.

Les logements


Le projet est organisé à partir de trois volumes distincts qui répondent de la volumétrie des gabarits définie par le règlement d’urbanisme (PLU). En étage, chacun des bâtiments abrite un type de logement : on trouve généralement un deux pièces, un trois pièces et un quatre pièces. Au troisième étage, des duplex groupés par paire trouvent leurs accès. 
Tous les logements sont « traversants » 

La partition entre coin jour et coin nuit n’illustre pas une clarification fonctionnelle du plan mais élabore le prolongement du thème du projet entre ville et jardin. Les séjours et les cuisines associés forment un ensemble visuellement traversant entre la rue Lacaze et le jardin, un espace à vivre en balancier entre deux ambiances. 

Les prolongements extérieurs sur le jardin sont protégés à par une résille de bois qui filtre la vue et protège l’intimité des logements. Un jeu de transparence et de profondeur anime l’expression plastique de cet élément du projet. Garde-corps et claustras de bois qualifieront le traitement de la façade arrière sur jardin ; ils pourront être employés comme tuteurs pour des plantes grimpantes.

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